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perou
Le Frac Centre-Val de Loire inaugure le 12 octobre 2017 sa Biennale d’Architecture intitulée «Marcher dans le rêve d’un autre». Cette institution forte d’une collection unique d’architectures manifestes, radicales et utopistes s’inscrit politiquement dans le monde contemporain: pour que s’entende une «énonciation des possibles», elle invite à «marcher dans nos rêves et nos peurs pour revenir et conter notre histoire». Affirmant notamment que «les migrations récentes signalent la fin des éloignements», défiant ainsi les frénésies frontalières et les édifications sans avenir qu’elles génèrent, elle en appelle à la réinvention d’un imaginaire de l’hospitalité et, animées par celui-ci, d’architectures magnifiant nos rapprochements.
Le PEROU porte, depuis cinq ans, une attention renouvelée aux situations de crise démultipliées en France. Partant non de ce qui s’y abîme mais de ce qui s’y affirme, il s’efforce d’y bâtir des espaces physiques et mentaux de leur dépassement. À l’épreuve des bidonvilles et refuges de Calais, Paris, Arles ou Avignon, il conçoit des architectures vives, matérielles ou immatérielles, intensifiant ce qui s’invente et se construit dans ces multiples confins. Ainsi décrit-il pas à pas un territoire second, absent des représentations légales, formé des gestes, formes, actes d’hospitalité au défi de réinventer, ici comme ailleurs, une communauté politique. À Orléans, c’est à faire apparaître ce territoire que le PEROU s’emploie.
Ce territoire s’avère celui de la 36001e commune de France que le PEROU institue sous l’égide du Frac Centre-Val de Loire. Ici sont déposées en 2017 les pièces à conviction de son existence: rapportées de deux années de recherche à Calais, un recueil de textes, objets, dessins, images, constituées en «archive d’une cité potentielle». Ici sont déposés à partir de 2017 les indices de son déploiement: l’enregistrement, dans un texte sans fin, des actes d’hospitalité déclarés tout autour. Mémoire constituée et mémoire à constituer composent une pièce au-devant de ce qui s’affirme aujourd’hui en France. Cette œuvre-enquête, archive d’une commune en devenir, est exposée dans le cadre de la Biennale au sein du «haut lieu de l’hospitalité» conçu par Patrick Bouchain, architecte de ce que nous avons en commun s’il en est.
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